L'alliance éternelle: Les promesses de Dieu |
Chapitre 17
LES PROMESSES FAITES A ISRAEL
La commission divine
Quarante ans avaient passées depuis cette tentative erronée, avant que le Seigneur soit disposé à libérer Son peuple par Moïse. Tout ce temps fut nécessaire pour préparer Moïse pour cette œuvre importante. A son sujet nous lisons, qu'il était plus doux que n'importe quel être humain à une période postérieure de sa vie. Mais il n'était pas ainsi par disposition naturelle. L'éducation à la cour n'avait pas été calculée pour développer des qualités de bonté. La manière dont Moïse avait tenté, au début, de remédier à l'oppression dont souffrait son peuple, démontre qu'il avait un tempérament impulsif et arbitraire. Le coup suivait de près la parole. Mais l'homme qui devait conduire les enfants d'Abraham dans l'héritage promis devait posséder des caractéristiques très différentes.
La terre était l'héritage promis à Abraham. Elle devait être gagnée par la justice de la foi. Mais celle-ci est inséparable d'un caractère doux. "Voici, son âme s'est enflée, elle n'est pas droite en lui; mais le juste vivra par sa foi" (Hab. 2:4). Aussi, dit le Sauveur: "Heureux les débonnaires, car ils hériteront la terre!" (Mat. 5:5). "Écoutez, mes frères bien-aimés: Dieu n'a-t-Il pas choisi les pauvres aux yeux du monde, pour qu'ils soient riches en la foi, et héritiers du royaume qu'Il a promis à ceux qui l'aiment?" (Jacq. 2: 5). Seuls les débonnaires pourront posséder l'héritage promis aux Israélites; aussi, celui qui était chargé de les y conduire devait posséder nécessairement cette vertu de la douceur. Quarante ans de retraite dans le désert à travailler comme berger amenèrent le changement désiré chez Moïse.
"Longtemps après, le roi d'Égypte mourut, et les enfants d'Israël gémissaient encore sous la servitude, et poussaient des cris. Ces cris, que leur arrachait la servitude, montèrent jusqu'à Dieu. Dieu entendit leurs gémissements, et se souvint de Son alliance avec Abraham, Isaac et Jacob" (Ex. 2:23 et 24).
Cette alliance, comme nous l'avons déjà vu, fut confirmée en Christ. Il s'agissait de l'alliance que Dieu avait établie avec les pères, en disant à Abraham: "Toutes les familles de la terre seront bénies en ta postérité" (Act. 3:25). Cette bénédiction consistait à les séparer de leurs iniquités. C'est l'alliance dont Dieu se souvint lorsqu'Il envoya Jean-Baptiste, précurseur de Christ, qui devait libérer Son peuple de la main de leurs ennemis afin qu'ils puissent servir Dieu sans crainte, "en marchant devant Lui dans la sainteté et dans la justice tous les jours de [leur] vie" (Luc 1:74 et 75). C'était l'alliance qui assurait à Abraham et à sa descendance la possession de la terre, par la foi personnelle en Christ.
Mais la foi en Christ n'assure à personne une possession terrestre. Ceux qui sont héritiers de Dieu sont les pauvres de ce monde, riches en foi. Christ Lui-même n'avait aucun lieu dans ce monde où reposer Sa tête; donc, personne ne doit supposer que le fait d'être un fidèle disciple de Christ lui assurera les possessions de ce monde. Il est plus que probable que ce sera le contraire.
Il est nécessaire de se rappeler ces points quand on considère la libération d'Israël de l'Égypte, et son voyage vers la terre de Canaan. Nous devrions nous en souvenir dans l'étude de toute l'histoire d'Israël, sinon nous tomberons continuellement dans la même erreur que Son propre peuple, qui ne reçut pas Christ quand Il vint vers eux, parce qu'Il ne vint pas pour faire prospérer leurs intérêts de ce monde.
"Moïse faisait paître le troupeau de Jéthro, son beau-père, sacrificateur de Madian; et il mena le troupeau derrière le désert, et vint à la montagne de Dieu à Horeb. L'ange de l'Éternel lui apparut dans une flamme de feu, au milieu d'un buisson. Moïse regarda; et voici, le buisson était tout en feu, et le buisson ne se consumait point. Moïse dit: Je veux me détourner pour voir quelle est cette grande vision, et pourquoi le buisson ne se consume point. L'Éternel vit qu'il se détournait pour voir; et Dieu l'appela du milieu du buisson, et dit: Moïse! Moïse! Et il répondit: Me voici! Dieu dit: N'approche pas d'ici, ôte tes souliers de tes pieds, car le lieu sur lequel tu te tiens est une terre sainte. Et Il ajouta: Je suis le Dieu de ton père, le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac et le Dieu de Jacob. Moïse se cacha le visage, car il craignait de regarder Dieu. L'Éternel dit: J'ai vu la souffrance de Mon peuple qui est en Égypte, et J'ai entendu les cris que lui font pousser ses oppresseurs, car Je connais ses douleurs. Je suis descendu pour le délivrer de la main des Égyptiens, et pour le faire monter de ce pays dans un bon et vaste pays, dans un pays où coulent le lait et le miel, dans les lieux qu'habitent les Cananéens, les Héthiens, les Amoréens, les Phéréziens, les Héviens et les Jébusiens. Voici, les cris d'Israël sont venus jusqu'à Moi, et J'ai vu l'oppression que leur font souffrir les Égyptiens. Maintenant, va, Je t'enverrai auprès de Pharaon, et tu feras sortir d'Égypte Mon peuple, les enfants d'Israël" (Ex. 3:1-10).
Il n'est pas nécessaire d'entrer dans tous les détails du refus initial de Moïse, et de son acceptation postérieure de la mission divine. Maintenant qu'il était enfin prêt pour cette tâche, il se sentait incapable et il reculait. Il était clairement spécifié dans la mission la puissance par laquelle devrait s'effectuer cette libération. C'était le type de libération qui ne pouvait s'accomplir que par la puissance du Seigneur. Moïse ne devait être qu'un instrument entre Ses mains.
Observez aussi les lettres de créances données à Moïse: "Moïse dit à Dieu: J'irai donc vers les enfants d'Israël, et je leur dirai: le Dieu de vos pères m'envoie vers vous. Mais, s'ils me demandent quel est Son nom, que leur répondrai-je? Dieu dit à Moïse: Je Suis Celui qui Suis. Et Il ajouta: C'est ainsi que tu répondras aux enfants d'Israël: Celui qui s'appelle "Je Suis" m'a envoyé vers vous" (Ex. 3:13 et 14).
C'est "ce nom glorieux et redoutable de l'Éternel" (Deut. 28:58), qu'aucun être humain ne peut comprendre, car il exprime Son infini et Son éternité. Observez les traductions alternatives que donnent les notes de la TOB: "Je Suis qui Je serai", c'est-à-dire "Je Suis là, avec vous, de la manière que vous verrez"; autres traductions possibles: "Je Suis qui Je Suis" ou "Je serais Celui qui est". Aucune de ces traductions est complète en elle-même, mais elles sont toutes nécessaires pour avoir une notion de la signification du titre. Elles représentent dans l'ensemble le "Seigneur Dieu, Celui qui est, qui était, et qui vient, le Tout-Puissant" (Apoc. 1:18).
Il était approprié, alors que le Seigneur était sur le point de libérer Son peuple, non seulement de l'esclavage temporel mais aussi de la servitude spirituelle et leur donner cet héritage qu'ils ne pouvaient posséder que s'il venait du Seigneur et de la résurrection, qu'Il se fasse connaître Lui-même, non seulement comme Créateur qui possède une existence propre, mais aussi comme Celui qui doit venir; le titre même par lequel Il se révèle dans le dernier livre de la Bible, livre qui est dédié dans sa totalité à la venue du Seigneur et à la libération finale de Son peuple du grand ennemi: la mort.
"Dieu dit encore à Moïse: Tu parleras ainsi aux enfants d'Israël: L'Éternel, le Dieu de vos pères, le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac et le Dieu de Jacob, m'envoie vers vous. Voilà Mon nom pour l'Éternité, voilà Mon nom de génération en génération" (Ex. 3:15). Ceci nous rappelle que cette libération n'est rien d'autre que l'accomplissement de la promesse faite par Christ à Abraham, Isaac et Jacob. Observez aussi le fait significatif que les plus puissantes prédications enregistrées dans le Nouveau Testament se réfèrent à Dieu comme le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob: une évidence qu'Il doit continué d'être connu par le même titre, et que les promesses faites aux pères sont bonnes pour nous, si nous les recevons avec la même foi. "Voilà Mon nom pour l'éternité, voilà Mon nom de génération en génération".
Avec ce nom pour support, avec la sécurité que Dieu allait être avec lui et lui donnerait l'instruction quant à ce qu'il devrait dire, armé du pouvoir de faire des miracles et réconforté de savoir que son frère Aaron l'assisterait dans la tâche, Moïse se mit en route vers l'Égypte.
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